Le Gong Fu Cha, de l'initiation...

Je ne tiens plus en place, je suis très excitée par ce qui s’est passé aujourd’hui ! Je voudrais déjà être plus vieille de 20 jours ! Mais commençons par le commencement selon la formule. J’ai reçu hier le programme de l’Institut du thé dirigé de main de Maître …de thé par Nadia Bécaud, fondatrice de Cha Yuan. Il y a un an, j’avais suivi le cycle d’initiation au Gong Fu Cha dans ce cadre à la fois sobre et dépouillé mais si empreint de calme et de sérénité. J’y ai appris bien sûr les gestes adéquats, fluides et harmonieux, à contrôler ma respiration aussi. Mais bien plus encore, à me recentrer sur l’essentiel, à me consacrer totalement au moment présent et pour l’excitée permanente que je suis, cela n’a pas été évident.
Comme une disciple consciencieuse (élève fait trop scolaire), je prenais des notes, beaucoup de notes qu’arrivée à Bruxelles, je mettais au propre avant de refaire ces gestes dans l’intimité et le silence de mon salon bleu-thé. Mais cela m’a tellement apporté, cela m’a appris sur moi, j’ai découvert des facettes de moi que je ne soupçonnais pas. Nous étions une petite dizaine à nous mesurer à nous-mêmes, à découvrir cette richesse de l’instant, à nous initier avec application à ce rite si loin de l’agitation de ce monde moderne. Il faut dire qu’avec notre Maître de thé il ne pouvait en être autrement. Il émane d’elle une telle sérénité, un calme tellement palpable et une modestie malgré sa grande compétence que je ne pouvais qu’être subjuguée, moi qui n’arrivais que très difficilement et très épisodiquement à me détendre, à prendre le temps de me poser.
Nous avons appris à ranger la matériel, la mer à thé et aussi les gestes précis de la préparation de l’infusion, tout cela de manière harmonieuse, sans geste brusque ni imprécis grâce au contrôle de la respiration. Et en lien avec cela, la philosophie sous-jacente et la véritable signification du Gong Fu c'est-à-dire qui demande du savoir-faire, de l'humilité, de la concentration, de la pratique (on n'est jamais au bout). Il nous apprend à nous connaître, à contrôler notre rythme, nos gestes et notre respiration.
Même des gestes aussi simples que le pliage de la serviette deviennent importants. La voix calme de Nadia nous y aidait grandement bien sûr. Les premières minutes (et même les premières heures au début) étaient très difficiles pour moi, je n’arrivais pas à me décentrer d’un tas de choses puis, petit à petit, en prenant conscience que je pouvais vivre uniquement le moment présent, entièrement habitée par ce que je réalisais, c’est devenu de plus en plus aisé et je ressortais de là complètement détendue, apaisée. Toutes les photos de ce billet datent de cette époque des débuts. En les revoyant, je revis tout ce que je viens de décrire. Mais j’ai l’impression d’un rendu très pauvre par rapport un vécu si riche. Indicible ? Peut-être. Ce qui est certain, c’est que j’ai changé. Malheureusement les cours ont été suspendus l’année dernière, mais quand j’ai su qu’ils reprenaient cette année j’ai été transportée et j’ai revécu ces émotions fortes éprouvées il y a un an. Je vais donc préparer l’avenir, ce sera l’objet du prochain billet.
Mais il n’y a pas que l’initiation au Gong Fu Cha, Nadia donne également des conférences, j’ai eu la chance de découvrir les thés verts primeurs qu’elle avait sélectionnés elle-même sur place, là-bas dans cette Chine parfois si déroutante. Alors, si vous voulez vous aussi pénétrer cette culture du thé, n’hésitez pas, allez-y, vous en ressortirez véritablement enrichis. Au fait, les avez-vous reconnus ? J'attends vos propositions!