lundi 5 janvier 2009

Le Yue Guang Bai, le Blanc de la lumière de la Lune

Quatre heures de pur bonheur et de délectation, tel est le très bref résumé de cet après-midi, passé bien à l’abri dans mon écrin bleu-thé. Après avoir mis un peu d’ordre dans le living, ce qui me permet de repenser à la fabuleuse journée d'hier, je remonte tout excitée pour déguster seule cette fois ce Yue Guang Bai dont je vais maintenant vous conter la belle histoire. Mais d’abord, j’installe le matériel en écoutant des partitas de Bach. Et je bénis Li Ping et San Mao de m'avoir offert si généreusement un de leurs trésors.Les feuilles sèches sont incroyables : des bourgeons duveteux très blancs et en nombre entourent des feuilles très foncées, certaines presque noires même. Le contraste est fort. Après avoir chauffé le matériel, je déguste la première infusion. Alors qu’hier j’avais perçu une saveur qui me rappelait le Bai Mu Tan, aujourd’hui, c’est tout de suite et au nez et au goût ce sont des feuilles mortes. La 2e infusion est différente de celle d’hier également, je n’ai pas retrouvé le goût légèrement sucré défini par Sylvie de "bollewinkel" (magasin de bonbons), tandis que j’ai pensé à ces fameux bonbons Hopje, de succulents caramels hollandais parfumés au café. San Mao, elle, y a perçu de la banane et des dattes et Li Ping une belle longueur en bouche, et une odeur de bouquet de fleurs. Ici, c’est le goût fumé qui prédomine. Les infusions se succèdent et je pense au traitement incroyable de ce thé : il provient de Simao, la ville d’origine et de production du Pu Er, et est travaillé pendant toute une nuit à la lueur de la lune, d’où son nom si poétique. J’en suis déjà à la 3e infusion, et j’imagine les cueilleuses face aux théiers sauvages dont est issu ce thé. Je ne pense plus à décrire ce que je vois et goûte, en pensée, je suis là-bas. 5e infusion, j’imagine maintenant cette pleine lune et ces artistes qui traitent ces feuilles de si belle manière. 7e infusion, belle couleur ambrée, le goût fumé s’adoucit, la saveur se rapproche de celle d’un Yunnan. A la 8e infusion je ferme les rideaux en pensant à la question de Kris. Non, je ne tourne pas le dos aux fenêtres, c'est impossible, il y en a 3 dans mon salon, en voilà déjà 2… 9e infusion, j’ai chaud comme doivent avoir chaud ceux qui surveillent la fermentation dans cette nuit très chaude et très humide. Une fois encore, j’admire ces feuilles qui ont maintenant pris une couleur brune assez uniforme. Elles sont assez épaisses, très solides. Je vais arrêter ici, j’ai envie de voir ce que donnera ce breuvage après une nuit de repos… Et voilà la 3e fenêtre pour compléter en image ma réponse à Kris... Encore merci à mes généreux donateurs, et à très vite pour la dégustation des autres cadeaux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Francine, quelle généreuse réponse! La première fenêtre aurait suffi à me combler... Là, c'est comme si j'y étais, tout l'après-midi. Merci!
Kris