dimanche 29 avril 2012

Il était temps...

Il est des moments où tout paraît plus difficile, insurmontable même. Où la volonté manque de force, où tout semble terne, sans aucun relief, comme si on pénétrait dans un tunnel sans fin. Plus de lumière, plus de repères.  A force de donner, on puise dans ses réserves sans s’en rendre compte. Normal on ne donne jamais trop, c’est ma conviction profonde. Jusqu’au jour où on se rend compte que des réserves, il n’y en a plus. A mon grand étonnement, je suis dans cet état actuellement, plus de force, plus de ressort, et mon corps qui s’en mêle, tension en chute libre. Constat dur et amer. J’ai besoin de me retrouver, de recharger mes batteries, de prendre mon bébé dans mes bras et de le cajoler, qui d’autre pourrait le faire... Alors aujourd’hui, je me retire dans mon cocon, m’éloigner du quotidien pour mieux l’affronter à nouveau. Et retrouver le thé, ce breuvage de vie que j’ai délaissé faute d’un état d’esprit adéquat. On ne magnifie pas ces feuilles sacrées quand l’esprit est ailleurs, il faut vivre intensément l’instant, ce qui m’a cruellement fait défaut ces jours-ci. Alors aujourd’hui, je me le consacre. J’ai envie de voyager dans chaque tasse ingérée.

Première étape, le Fujian et ces Perles de Neige. Belle découverte de mon récent séjour à Strasbourg, et beau souvenir aussi, le Thé des Muses est un de mes incontournables.  http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2012/03/douze-heures-descapade-strasbourgeoise.html

Les feuilles sèches sont magnifiques, mélange de bourgeons duveteux qui me font penser à du thé blanc, et feuilles vertes (les 2 premières), fruits du travail patient de ces cueilleuses si géographiquement lointaines et si présentes chaque fois que j’observe, admirative, leur beau travail.

 J’aurais pu les infuser en zhong, mais j’ai d’autres projets pour ceux-ci, je choisis donc cette simple théière chinoise. Tout en savourant le breuvage printanier, doux et fleuri, je fixe ces roses couleur soleil, l’autre me manque vraiment, mais que faire quand on est coincée ici… Les bols se succèdent, et enfin la détente, je retrouve avec émotion, le bonheur et la plénitude de l’instant.
Les feuilles infusées vont maintenant retourner à la terre mais je ne me lasse pas de les admirer, elles qui viennent de si loin pour me procurer à chaque fois des émotions intenses, et pas que gustatives. Celles liées au dur travail de ces femmes et de ces hommes, qui par leurs doigts de fée
et leur savoir-faire nous procurent tant de bonheur. Le leur dit-on parfois ?

Je réservais les zhongs pour un des cadeaux de Guillaume, mon généreux donateur, j’ai d’abord ébouillanté le premier zhong, et en voulant le transvaser dans le second, il m’a échappé des mains, trop forte émotion sans doute  et déjà peut-être un peu ivre de bonheur rien qu'en ayant humer le contenu de ce sachet

mais le parquet s’en souviendra longtemps… Le zhong n’est heureusement pas cassé, mais je pense que ce n’est pas encore le moment de découvrir cette merveille olfactive.

Pour me consoler, je suis allée rechercher ce très vieux thé dont je garde quelques feuilles en souvenir d’émotions gustatives intenses, grand moment de nostalgie…













Ce Yunnan aux pistils de lotus ne se fait malheureusement plus, il paraît qu’il ne se vendait pas bien ! Et pourtant, c’était un de mes thés du soir tant il était doux et suave.

J’ai aussi une pensée émue pour Francesco et Marcel, qui me l’ont fait découvrir à l’époque. Dix ans déjà et ici aussi, le souvenir ému d'une superbe rencontre…
Un coup d’œil à ce beau jardin en veille.


L’année dernière, les azalées étaient en fleur et la sauge s’apprêtait déjà à fleurir, cette photo a été prise le 27 avril, où est le réchauffement climatique ? ...

Je veux passer l’après-midi à me replonger pour la énième fois dans ce livre au titre énigmatique, j’ai vraiment du mal à entrer dedans et j’aurais déjà abandonné mais j’aime ce titre et je veux essayer de découvrir pourquoi L’éternité n’est pas de trop. Pour cela je me prépare un Singbulli, un « vieux primeur » de Magie du Thé. Il sera parfait comme thé de lecture. Celivre, je l’ai acheté pour le titre, et je connaissais déjà l’auteur, j’avais é l’époque été emballée par Le Dit de Tian-yi. Ce sera ma dernière tentative. Et le charme a enfin opéré, je me suis laissée transportée par ce récit, bien plus qu’une simple histoire d’amour, c’est une véritable passion qui dépasse de très loin la banale histoire de Tristan et Iseult, mais qui « (…) engage toute la dimension spirituelle de l’être, ouvrant sur le mystère de l’univers et le transfigurant ». Je sais maintenant pourquoi l’éternité n’est pas de trop… Ce fut une belle journée, faite de silence et de solitude, j’en avais besoin pour retrouver mes fondamentaux. Je me remémore en souriant une phrase lue un jour : «Nous avons besoin de temps pour rêver, nous souvenir et atteindre l’infini. Du temps pour être »… Dans cet endroit hors du temps et des contingences, je me suis retrouvée, reste à retrouver ma force physique… Ce n’est pas le plus difficile !   Je quitterai sans regret la fin de ce mois d'avril, je suis  impatiente de commencer le mois de mai... Dans J - 5, je serai au paradis, et pas toute seule!
Je ne maîtrise toujours pas cette nouvelle façon de faire malgré les judicieux conseils de Vanessa, je n'ai toujours pas trouvé comme faire apparaître les rubriques et la mise en page ne me convient pas non plus. Avec un peu de patience peut-être... Ne m'en veux pas chère Vanessa d'être une si piètre élève, je te promets, je vais m'accrocher!

1 commentaire:

Carine a dit…

Bonjour, Francine,

Ton billet m'apprend que tu vis un moment difficile.
Je partage ton amour du 'Divin breuvage', et ta propension à en faire une panacée, mais en cas de chute de tension, j'ai expérimen-thé que c'est un remède pire que le mal...
Prends soin de toi pour retrouver ta vitali-thé coutumière au plus vite.
Bien cordialement, Carine