samedi 18 août 2012

Remèdes acceptables par temps très chaud

Que faire quand on annonce une journée caniculaire mais paraît-il pas autant que celle de demain ?
Même les tournesols, pourtant copieusement arrosés, souffrent et se fânent avant d'être tout à fait ouverts.
 La réponse a été vite trouvée.
Lecture sélective : l’un plus technique, l’autre plus "poétique" mais uniquement ce qui concerne ce nectar,
Ce superbissime Long Jing grand cru de Terre de Chine, découvert pas tout à fait par hasard un certain 29 juillet … (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/07/aujourdhui-jai-tutoye-les-etoiles.html).
Déjà le parfum des feuilles sèches dans le zhong préchauffé chatouille agréablement mes narines, que dire alors des feuilles dans leur bain…
 Tout en savourant ce parfum qui se boit par très petites gorgées, je me replonge dans mes lectures, d’abord dans Le thé joyau de l’empire du milieu où je redécouvre, toujours aussi étonnée l’âge canonique de ce thé : "(…) Les annales concernant le thé montrent que sous la dynastie du Sud (420 à 589), le poète Xie Lingyun (385 à 433) fut le premier à introduire des perles de théiers dans la montagne Xiatianzhu, lorsqu’ils traduisait des canons bouddhistes. En d’autres termes, le thé vert Longjing a déjà plus de 1500 ans."
J’arrête ici la lecture technique, je suis plus encline aujourd’hui à relire Les Contes de la chambre de thé.
Chaque fois que je bois du thé, je le partage en pensées avec ma famille du thé, cela correspond bien à cet extrait de la 4e de couverture : "Les contes autant que le thé participent du même art : celui de la relation, du partage, de l’être-ensemble. Les contes de la chambre de thé ont le parfum fragile mais combien émouvant d’un au-delà des apparences où le silence émerveille, où les cœurs battent à l’unisson". J’aimerais que ces pensées suivent les traces laissées par cet avion et les conduisent chez chacun de ceux qui m’ont tant donné.
 Je pense en particulier à une adorable gamine qui se reconnaîtra ainsi qu'à son grand ami le sale gosse…
Le premier conte parle précisément du Puits du Dragon.
C’est une jolie histoire qui se savoure comme chaque gorgée de celui qu’elle célèbre.
 Il est question d’une vieille femme pauvre mais généreuse. Sa bonté vient aux oreilles d’un riche marchand à qui elle offre son thé et refuse d’être payée.
Il est aussi question d’un mortier très vieux, "Ce mortier est rempli de feuilles décomposées, visiblement il ne sert plus depuis longtemps. Elle s’excuse de son vieil âge qui l’empêche de l’utiliser. Autrefois elle broyait les feuilles de thé, en faisait une pâte qu’elle coulait dans des moules. Les briques de thé rondes étaient séchées puis vendues dans la vallée, les caravaniers appréciaient ce thé facile à transporter".
Je ne vous parlerai pas de la suite mais l’histoire comme la plupart des contes se termine très joliment, non par « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » mais bien par une histoire de vieilles feuilles qui ont transformé des théiers médiocres en beaux arbres donnant des feuilles extraordinaires…
Les infusions se suivent, j’en suis déjà à la 8e et toujours autant de saveur. Je suis surprise puis je réalise que j’ai utilisé mes zhong de 10cl alors que 4g est le grammage pour 15cl, ceci explique cela.
Je continue donc, d’autant que le conte suivant La source des Tigres Galopants parle aussi du Long Jing. Encore une jolie histoire où il est question de moines, de sécheresse, de tigres, de thé et de source tarie. Je vous en livre la fin : "(…) Le thé Puits du Dragon se goûte avec l’eau de cette source, alors le thé révèle toute sa qualité. Ce lieu est devenu si fameux que les poètes le chantent :
Comme j’aimerais être moine et vivre toujours ici
Avec ce thé et cette eau pour compagnons !" 
 Je n’ai pas eu la chance d’infuser ces belles avec cette eau mythique, mais j’ai cependant été comblée par ce nectar qui l’est tout autant.
Avant de les rendre à la terre, j’ai une pensée pour tous ceux qui si loin d’ici, ont cueilli et transformé ces feuilles pour me donner ces émotions gustatives intenses.
Infusion à froid d’un Genmaïcha de Magie du thé.
Cette fois-ci, je le siroterai dans mon cocon pas par choix mais par nécessité malheureusement tout en continuant la lecture de Contes de la chambre de thé. Et pour accompagner le repas de midi, un plat froid évidemment, une salade folle dans laquelle j’ai mis une partie des feuilles et du riz infusé. Parlant de l’atmosphère de la chambre de thé, "(…) Lumière ombreuse, une branche fleurie dans un vase, une calligraphie au mur, rien d’autre. Les convives goûtent la saveur de l’instant, celle de la coupe brûlante, celle des contes qu’ils se disent à mi-voix. Les nouvelles et les disputes du monde n’ont pas ici leur place. Seules sont partagées les paroles sans importance apparente, mais qui pourtant font briller les regards et ouvrent, dans la pénombre de l’esprit, des portes inattendues". Parlant du culte du thé au Japon : "C’est un moment si essentiel qu’au Japon on dit de quelqu’un "qu’il a trop de thé" ou "pas assez" pour signifier qu’il est trop émotif et débordant ou qu’il a le cœur un peu sec."  Une grande partie de ce livre est consacrée aux poèmes, j’en ai sélectionné quelques-uns qui m’ont particulièrement émue et illustrent bien ce que le thé représente, il y a aura d’autres billets…
A tout hasard, je suis allée sur la terrasse, une vraie fournaise ! A 16h 30, il y avait 40°, on n’en annonçait pas autant. J’ai d’abord cru que le thermomètre s’emballait mais j’ai vérifié avec une deuxième, même résultat.
Après le souper, j’infuse Je m’appelle Théodore de chez Théôdor et je le partage en pensée avec ma généreuse donatrice qui prépare ses valises, elle a hâte de retrouver l’hiver dans son sud, c’est sans doute la seule chose qui nous opposera, j’ai horreur du froid…
Et pour changer de lecture ce livre sur les Tisanes et infusions très joliment illustré.
A tout Seigneur, tout honneur, une quarantaine de pages est consacrée au thé.
Dans le chapitre Recettes d’Ici et d’Ailleurs une curieuse appellation du Maté… Thé argentin, j’aurais à tout le moins mis thé argentin entre guillemets...
Un chapitre est consacré aux plantes bien-être qui parle des tisanes mais aussi de l’emploi de ces plantes en cuisine, dans la maison et même comme soin de beauté. Le livre refermé, je suis très étonnée de n’entendre aucun chant d’oiseau, tout est étrangement et anormalement silencieux, on n’annonce des possibilités orages que pour demain après-midi cependant, sont-ils plus perspicaces que les météorologues humains ? Ou alors, accablés par la chaleur, ils n’usent pas leur salive (s’ils en ont…)    

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