vendredi 12 avril 2013

Une fois encore, je ne trouve pas de mots assez forts...

D’abord, résumé de la veille du lendemain. Ce matin, j’ai eu l’impression qu’il faisait moins froid.
 Et effectivement, la température semble plus douce mais le ciel est toujours aussi tourmenté.
Je reçois demain des amis chers et je veux les honorer d’autant plus que ce sont des amateurs de thés. En feuilletant Crèmes et châtiments, http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/05/cremes-et-chatiments.html je retrouve mes émotions d’alors d’abord quand j’ai imaginé cette fameuse journée et puis sa réalisation : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/05/encore-une-journee-flamboyante.html Il faut absolument que je remette cela, je rêve d’une Tea party organisée pour les enfants… Mais fini de rêver pour le moment, comme je ne suis pas très organisée, j’ai rédigé ma to do list que, dans ces circonstances je respecte à la lettre.
Et la première chose est d’infuser ce Yamato Kabuse Sencha griffé ThéÔdor, LE thé de ma filleule, (à l’exclusion de tout autre), qui s’est fait opérer des dents lundi. Je le bois à toi, ma Puce adorée, j’attends le bonheur de t’entendre à nouveau quand tu pourras parler, ça doit te manquer ! Retour en cuisine avec les feuilles infusées, elles me serviront.
Je commence par un des desserts : les pommes au four. La première pomme qui a paraît-il été fatale à Adam au paradis terrestre, fera certainement partie de la Tea party pour les enfants, mais certainement pas avec la même préparation…
A la sortie du four, un démoniaque  parfum de Pu Er scandaleux se dégage du plat. La glace est terminée également. J’avais oublié de la purée de tomates pour un des zakouskis et surtout du jus de pommes pour le dessert,  quand on n’a pas de tête il faut des roues, je retourne en chercher.
J’ai déjà fait du pain au Pu Er et aussi au Matcha il y a un certain temps, j’ai eu envie d’en refaire mais à la dernière minute… Je reviens donc aussi avec de la farine « all in », il suffit d’ajouter de l’eau.
Belle texture, croquant à l’extérieur, moelleux à l’intérieur mais il manque du sel, je ne sais donc pas encore si je le mettrai à table mais ce qui est certain, c’est que le "all in", c’est la première et la dernière fois.
Je revisite les flans à la tomate, une délicieuse recette extraite du livre d’Olivier Scala (page ).
Après avoir fait cuire les échalotes et les tomates, je les passe au chinois, j’y ajoute le concentré de tomates et je fais refroidir le tout.
J’infuse du thé Cocotte dans la crème qui servira à faire le flan.
De ma cuisine, le coucher de soleil est superbe mais il fera très noir quand j’en sortirai.
Préparation du flan : œufs, crème liquide et piment d’Espelette. 
Je me demande s’il n’y en a pas trop, j’ai pourtant suivi la recette à la lettre pour une fois.
A la sortie du four, déception. Le flan est trop cuit. Au moment où j’ai arrêté la cuisson, mon GSM a sonné et j’ai oublié de le retirer du four. Je l’ai cependant goûté, c’est très pimenté mais mangeable, sauf qu’on ne perçoit plus la saveur subtile du Darjeeling à la tomate, c’est vraiment dommage. Mais je ne le regrette pas, le coup de fil était très important pour moi. Il est déjà demain depuis un certain temps, je ne posterai pas ce billet, je n’ai pas encore terminé la cuisine pour … tantôt. Réveil très difficile après 3 heures de sommeil, heureusement je peux compter sur mon mari pour cette tâche sinon…
J’ai encore des préparatifs minutes et la table à dresser ; comme j’ai décidé qu’aujourd’hui serait le premier jour du printemps, les couleurs de la table l’attestent.
Cocktail de printemps jaune-orange la couleur du soleil : jus d’oranges pressées et Trahison byzantine, griffé ThéÔdor comme d’ailleurs tous les thés employés aujourd’hui sauf que Trahison byzantine est à base de Rooibos. Velouté froid composé de concombres, roquette, un chouia de persil et de fromage frais de gatte  sans oublier le Matcha, le tout mélangé à du lait de soja, Cuillères de crevettes grises qui ont mariné toute la très courte nuit dans de la sauce soja, un soupçon d’huile de sésame et de graines du même nom sans oublier le Yamato Kabuse Sencha.
J’ai également risqué le flan trop cuit au piment d’Espelette en prévenant mes hôtes que ce n’était pas ce qu’avais fait de meilleur dans ma vie. J’ai évidemment été contrée, ils ont trouvé cela fort bon, même Xavier arrivé entretemps alors que le piment était très présent. C’est vrai que croqué avec le petit œuf de caille, c’était très agréable. Nous passons à table où j’ai servi un velouté de carottes au Toupet de légumes, un des premiers thés que j’ai découvert à la crèmerie et tout de suite adopté, entre autres pour les jus de légumes, thé audacieux composé entre autres, de fleurs de courgettes, de tomates et… de piment d’Espelette : très bel équilibre entre la saveur sucrée des carottes et  ces notes pimentées et un bol vide en est la preuve ! Et ici, première constatation en voyant la photo, j’ai oublié de servir les crissinis à ma façon, ce sera pour une prochaine fois.
Pour suivre un curry de petits pois et Saint-Jacques,  une des succulentes recettes du livre de Lydia Gautier Thés et mets , page 124, servi accompagné d’un Tie Kwan Yin. Je ne l’avais réalisé que 2 fois auparavant, notamment lors d’une mémorable journée avec un de mes neveux (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/12/ce-fut-nol-avant-lheure.html ) Xavier tient le crachoir ce qui n’a pas l’air de déplaire à mes amis, il faut dire que quand il s’y met, c’est plutôt drôle.
C’est malheureusement ici que Marc doit nous quitter alors que c’est pour lui en particulier que j’ai concocté le dessert une trilogie scandaleuse, pommes au four, glace au Pu Er scandaleux et cocktail jus de pommes rehaussé de saveurs scandaleuses… Yasna examine attentivement cette boîte qui abrite le scandale. Elle hume le tout petit reste et là, elle nous quitte… heureusement pour un temps seulement. Après avoir vidé (très vite) le contenu de la tasse, un seul mot vient aux lèvres de Sylvie et de celle qui est retombée sur terre : divin. Je leur ai signalé que démoniaque conviendrait mieux vu les ingrédients… Je n’ai pas recopié ici ce qu’en dit l’Insolent mais voici le lien qui vous éclairera : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/03/un-debut-de-week-end-comme-jen-voudrais.html . C’est vrai que cette trilogie, une première, est une belle réussite, à refaire absolument… quand je pourrai à nouveau la remplir ! J’espère aller demain chez Cha-Hû-Thé où je trouverai mon bonheur, je reçois à nouveau dimanche pour fêter l’été et je n’ai encore rien préparé. Après-midi dans mon salon bleu-thé. Les donzelles passent un certain temps devant l’étagère aux écrins humant, commentant le contenu des boîtes. Je leur décris au fur et à mesure le genre de thé. Arrivées à la boîte du Tumsong, je leur donne l’autre nom de ce nectar : Le Jardin des cœurs heureux, nous n’avons pas été plus loin… Les filles, vous trouverez la légende de ce thé mythique ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/04/je-suis-vraiment-gatee-merci-les.html   
A peine Yasna a-t-elle bu la première gorgée qu’elle devient lyrique (en même temps, pour un prof de musique, ce n’est pas saugrenu), Sylvie et moi éclatons de rire.
Du genre ce liquide pénètre en moi comme du velours, que confirme ce beau proverbe indien. Nous papotons aussi entre filles, moments très agréables alternant sérieux et rigolade. Principe de réalité aussi : Sylvie me rappelle qu’elle a été mon étudiante il y a … 32 ans ; je savais qu’il y avait un certain temps déjà mais… si longtemps ! J’apprends par la même occasion que c’est « à cause » de moi qu’elle s’est lancée dans ses études universitaires et qu’elle est devenue chercheuse. Eclat de rire, j’aurais plutôt employé le terme « grâce »… Une sonnerie retentit, c’est Marc qui nous annonce qu’il sera bientôt de retour parmi nous, changement de décor. Il n’y a malheureusement plus de dessert, mais Marc, c’est promis tu ne perds rien pour attendre ! En l’attendant nous savourons la première infusion de ce Pu Er en vrac tout en continuant nos échanges plus sérieux cette fois. Une expression m’estalors  revenue : La vie t’is geen babelutt, t’is een aper lutt. Les babeluttes étant des bonbons qui collent aux dents,typiques de la côte belge, on peut donc traduire cette phrase par la vie ce n’est pas du bonbon, c’est une âpre lutte.
Yasna reprend alors ses feuilles où sont consignées les recettes des différents plats.
Mais le flamand et elle… alors Sylvie, en très bon prof douée d’une infinie patience lui vient en aide, c’est laborieux mais Yasna finit par y arriver !
Je repense alors à ce proverbe japonais "On commence à vieillir quand on finit d’apprendre". Ces deux-là ne risquent donc rien !
Marc, tu es vraiment bien entouré et cela n’a pas l’air de trop te déplaire. Les bols de Pu Er se succèdent tout en évoquant d’anciens profs, du genre le tour des anciens combattants. Marc et Sylvie, qui ont un vrai don pour cela, suggèrent de nous réunir un jour prochain, approuvé à l’unanimité. Comme Marc est un cuisinier hors pair, Sylvie propose que nous nous y mettions à deux, par exemple à la mer où ils ont une maison à Catzand, le plan est établi : Marc et moi partirions le vendredi pour tout préparer, et Sylvie toujours attentive nous octroie le samedi de congé, les invités ne seraient attendus que le dimanche. Marc déposerait les filles à la gare de Knokke, et nous resterions le lundi pour tout ranger (et peut-être pour faire un saut à Brugge… = message à peine codé !)
C’est sur ces bonnes paroles que nous devons déjà nous quitter… mais certainement pas pour longtemps.
Encore une merveilleuse journée, beaucoup d’émotions et pas que gustatives.
(Amitié) Je voudrais terminer ce billet par un autre beau proverbe qui illustre bien notre situation. Merci à vous 3 pour ces moments hors du temps qui nous font oublier un moment les scories de la vie, mieux qui nous permettent de les affronter plus sereinement. Comme dit ce proverbe anglais : "Dans la vie, la gravité d’une situation est diminuée de moitié après une bonne tasse de thé". Et nous ne nous sommes pas contentés d’une seule…

3 commentaires:

Lune a dit…

Outre les idées culinaires et les jolis proverbes, je dois t'avouer que je me suis mise à rire en découvrant l'expression flamande (quelle saveur que ces phrases typiquement belges) et j'attends P. pour la lui asséner... Merci pour ce bon moment, passe un beau printemps, le soleil est là :) - Cordialement

Francine a dit…

Merci pour ton commentaire chère Lune, ravie de t'avoir fait rire, a-t-il été contagieux avec P. ? Beau printemps à toi aussi

Francine a dit…

Merci pour ton commentaire chère Lune, ravie de t'avoir fait rire, a-t-il été contagieux avec P. ? Beau printemps à toi aussi