lundi 17 novembre 2014

Suite mais pas fin...

J'ai dû reprendre un peu à regret un rythme et des horaires plus adaptés à la vie à deux, comme préparer le dîner et manger à heures “fixes”, je reprends ici le compte-rendu périple théiné.
Mais avant cela, un deuxième thé qui illustre très bien cette journée du 14 et l'état de mon coeur: LE Tumsong, LE thé du Jardin des coeurs heureux... infusé dans cette théière dont le visage ressemble étrangement à une bouille de fripouille que je connais bien (= message codé)
La douce chaleur de ce breuvage que j'aime tant met du soleil dans mon âme, et remplace celui qui s'est caché derrière les nuages gris qui ne vont pas tarder à se vider. Paris, jour II
Après une nuit digne de celle d’un bébé repu, c’est sous une pluie battante que je débute cette deuxième journée, mais qu’importe, d’autres belles rencontre remplaceront le soleil
Tout d’abord, je me rends au Musée Guimet où j’ai rendez-vous avec l’Empire céleste des Han.
C’est dans une pénombre propice à évoquer un passé encore mystérieux pour moi que débute ce voyage dans le temps, lointain et très long : de 206 avant Jésus-Christ à 220 de notre ère, quasi la même durée que l’Empire romain.
Deux animaux fabuleux, majestueux gardiens de tombes nous accueillent.
Alternance de brèves explications, comme ici le rôle central du Fils du ciel,
mais aussi le rôle prédominant de l’armée dans ce système complexe et très hiérarchisé. Je suis passée très vite sur les œuvres dont aucune ne m’a vraiment attirée, d’autant plus que dès mon arrivée dans la pièce, j’ai été agacée par une voix de crécelle qui hurlait dans son GSM. Je lui ai d’abord gentiment demandé de parler moins fort ou d’aller dans le hall, mais elle m’a regardée de haut en me disant de me mêler de mes affaires, que je n’étais pas chez moi… Je ne me suis pas donné la peine de répondre à cette malpolie et sourde qui avait sensiblement mon âge, mais j’ai commencé à lire tout haut, c’est-à-dire à très haute et intelligible voix le panneau concernant l’armée. Elle m’a fusillée du regard en me traitant de c…, en tournant les talons, la classe quoi! mais la c… a malencontreusement caressé sa cheville avec son bâton de “pèlerine” (du genre c'est sans le vouloir que je l'ai fait exprès...) ce qui l’a fait à moitié trébucher. Elle est sortie en me fusillant du regard , un monsieur s'est alors approché de moi en me remerciant de mon geste, charmante remarque mais je restais assez furieuse, je ne peux pas comprendre ce genre de comportement...
Ce faste est impressionnant comme l'attestent les objets retrouvés dans les tombes
 ici, un des plus modestes...
Et prend parfois des proportions démentielle comme par exemple ce costume de jade: “une cuirasse de jade pour affronter et réduire la mort à néant”, tout est dit.
il faut le lire pour le croire ! J'avais déjà été estomaquée le première fois que je l'ai découverte à Bruxelles lors d'une des expositions consacrées à l'année de la Chine, il y a 5 ans déjà. Et évidemment pas un mot sur l'artiste qui a réalisé cette oeuvre.
On découvre aussi la place et les croyances liées à la mort et à l'après: “Vivre aussi longtemps que le ciel et la terre. Durer aussi longtemps que le métal et la pierre”.
une pièce m'a particulièrement attirée, ce “masque” qui servait à boucher les orifices du défunt pour conserver sa dépouille.
Evocation de l'ouverture de la Chine, la route de la soie.
Les chevaux y ont joué un grand rôle pour les armées,
mais aussi pour la garde d'honneur.
J'aurais aimé que cette partie soit plus développée... 
Ravie d'avoir vu “en vrai”
cet instrument, un de ceux utilisé dans ces poèmes sous les Tang que j'écoute régulièrement.
Magnifiques instruments de musique, dommage qu'il n'y ait pas pu en découvrir les sonorités. Je sors de cette exposition un peu déçue, peut-être parce que j'aurais voulu en savoir plus sur certains aspects de la vie des Chinois pendant ces 4 siècles.
 Je monte donc au 3e étage consacré entre autres à la Chine, 
et à ces objets qui me touchent
tout particulièrement.
J'en profite pour jeter un oeil sur cette autre exposition dont j'aime le titre.
Ces pièces sont d'une incroyable modernité, on les dirait vivantes; elles font penser à Courèges, connaissait-il les oeuvres de cet artiste?
Elles sont bien mises en valeur dans ce décor très ... grec.
plusieurs vitrines abritent des marionnettes joliment habillées dont celle-ci, un petit rat, signe astrologique chinois de ma Mimi...
A la sortie du Musée, il tombait des cordes, un instant j’ai failli renoncer à ma prochaine visite, si la bouche de métro est ici juste à côté, il n’en est rien de l’autre côté, entre la sortie du métro Glacière il y a une petite trotte jusque chez Tea Thé Tcha, jusque de quoi me faire rincer… d’autant que j’ai pris la rue dans le mauvais sens.
C’est donc trempée que j’arrive dans ce lieu que j’aime, accueillie par le grand sourire chaleureux de Patrick.
Je m’installe et m’apprête à prendre mon petit-déjeuner. Il est l’heure de dîner mais j’adore ces décalages, pas d’horaire fixe. Ces scones sont délicieux, je les accompagne d’un Temi, ce petit jardin du Sikkim qui donne un thé fruité et très rond. Nous sommes enchantés de nous revoir, évoquant nos souvenirs, je n’oublierai jamais l’Artisan de saveurs et ces plats raffinés et subtils et un grand regret, qu’il n’existe plus… J’ai bien acheté le livre de recettes de Patrick mais je suis loin d’avoir son talent et surtout son tour de main en pâtisserie… D’habitude chaque fois que je viens ici, je vais faire un petit tour au Parc Montsouris mais vu le temps, je reste bien au chaud dans ce lieu si cosy, propre à la lecture, ce à quoi je me consacre ainsi que la plupart des autres clientes. Toutes les tables sont en effet occupées mais il règne ici un calme et un respect qui convient bien à ce lieu feutré.
Cette fois je ne prends pas LE blanc-manger mais cette superbe gâterie à la crème de marron avec un Baozhong Pouchong de très faible oxydation.
Ce beau breuvage jaune soleil me plonge dans les ces jardins de la Belle Île, encore des souvenirs forts.
Merci cher Patrick pour ces moments hors du temps, ces instants d’éternité en ta compagnie dans "ce lieu solaire au milieu de la rue Glacière" dont tu es l’âme… Il ne pleut plus à présent, je me rends cette fois dans un lieu encore inconnu
Amalthée mais je constate avec tristesse que c’est fermé. Après information auprès de la voisine, c’est temporaire, “problème de machines”. Je reviendrai. La journée s’est terminée en apothéose dans un lieu tout à fait surprenant, mon hôte m’a simplement dit qu’il m’emmenait skier… au Chalet, un petit coin de Suisse dans ce quartier huppé. Encore des moments chaleureux, intimes faits de rires, de sourires, de regards croisées qui en disent parfois plus long que des paroles, qui ravissent le cœur et font tant de bien à l’âme. Encore des instants d’éternité gravés en lettres de feu dans mon coeur, que je raviverai dans les jours sans, la Vie est pleine de GRANDS BONHEURS ! Suite au prochain numéro!

3 commentaires:

Mab a dit…

Ah! comme j'aime retrouver tes mots déambulant de salons de thé parisiens en salons de thés parisiens, allant s'abreuver entre deux théières aux sources muséales!
J'y serai la semaine prochaine! Comme toi j'ai été éblouie par les ors et cuivres si nuancés et raffinés de cette superbe exposition de feuilles de puerh photographiées avec tant de respect... Ce fut il y a un petit mois...
Bizzzzzz d'ici vers ton salon bleu-thé :-)
Marie-Aline

Anonyme a dit…

Merci pour la visite...grâce a toi, j'ai l'impression de voyager. merci pour le partage. Bizouille

Francine a dit…

@ Marie-Aline: et comme j'aime te revoir ici! Pour moi, c'est terminé mais pour toi cela va commencer. J'adore ton commentaire sur cette superbissime expo photos et j'ai craqué pour l'une d'elle en réduction, j'ai hâte mais ce sera pour mon prochain séjour à moins que... tu fasses un arrêt à Bruxelles après ton séjour parisien!!!

@ Mich: merci mais j'espère un jour t'emmener dans ces lieux que tu adorerais!

@ vous deux: Bonne fin de soirée, bons thés, biz. Pour moi, ce sera un Pu Er de circonstance par cette soirée pluvieuse