samedi 31 octobre 2015

L'été indien encore toujours et de plus en plus fort

Je voudrais qu’ils durent toujours ces deux derniers jours… 
à commencer par les nuits, la Lune était resplendissante, la température très douce m’a donné envie de réciter des poèmes en la contemplant. 
Et la géographie particulière 
de ce magnifique ciel de vendredi m’a inspiré mon thé. 
Ce sera Bi Yun Tian, Ciel bleu, Nuages blancs de Source de Lumière
La musique si pure de la cithare chinoise accompagnera ces moments hors du temps dans ce lieu redevenu très silencieux. 
A peine arrosées d’eau frémissante, les belles se précipitent vers le dessus de la théière, entre ciel et eau pour m’offrir un parfum végétal très doux. 
Dans la tasse, la saveur correspond au parfum avec des notes légèrement sucrées. 
Leur premier bain les a épanouies. 
Deuxième passage, au son du Guzheng : The lotus that Stands Out. La fleur de lotus m’a toujours fascinée, la plante pousse dans la vase, une boue impure, et donne cependant cette fleur majestueuse que les bouddhistes associent à la pureté, à l’éveil spirituel et à la loyauté. 
Infusion
après infusion, 
ce cadeau de la nature ravit mes papilles : émotion gustative, émotion musicale à l’écoute de ces morceaux cristallins qui parlent de lune, d’automne, de paradis et de nostalgie. 
Elles n’ont pas terminé leur vie, séchées elles accompagneront mes rêves… 
Promenade digestive
au jardin où la pelouse est jonchée de champignons. 
A l'extérieur le paysage est flamboyant tandis que sous terre, les bulbes vont commencer leur très lente maturation. 
Le spectacle est partout,
très éphémère cependant. L’air est vivifiant, je me prépare un thermos de Bi Lo Chun de Taïwan, cadeau de ma chère belle-fille, je le savourerai en forêt, à 1 km de la maison se trouve un arboretum, j’ai très envie de m’y promener, cela fait un bail que je n’y ai plus mis les pieds. A refaire absolument, il n’y a pas âme qui vive, sauf celle des arbres, c’est une pure merveille mais il faudra me croire sur parole, la batterie de mon appareil était plate et je ne m’en suis pas aperçu avant d’y être. Je suis rentrée fourbue mais les neurones (et le reste) gonflés à bloc, mes batteries rechargées. Soirée calme, contemplation de la Lune, toujours aussi lumineuse. Ce samedi, rendez-vous à La Brioche à Waterloo pour partager un petit-déjeuner avec ma copine Martine puis razzia chez Séquoia. J’aurais voulu passer chez Cha-Hû-thé mais elle est pressée et son fils qui lui a emprunté sa voiture, lui annonce qu’il n’arrivera pas à temps… je suis donc allée la reconduire avant de regagner mes pénates. Et là, petite surprise mon mari m’annonce qu’il mange à l’extérieur. Cela m’arrange, je n’ai pas faim après le petit-déjeuner pantagruélique de ce matin,
je me contenterai d’un apéritif très tonique : LE Matcha cuvée spéciale de l’Insolent parisien, puis direction la cuisine pour tester une nouvelle recette signée ThéÔdor. J’ai choisi la recette VG mais elle existe aussi en formule lait et œufs.
Recette initiale : 20 cl de crème soja lacto-fermentée, 35 cl de lait de soja, 1 gousse de vanille, 125g de tofu soyeux, 2 CS de miel toutes fleurs, 2 CS de sucre blond, 1 CC de Perseus
Préchauffer le four à 180°. Chauffer à feu doux le lait de soja avec la gousse de vanille fendue et le sucre. Porter le tout à ébullition puis retirer la gousse. 
Incorporer notre thé noir parfumé Perseus et faire infuser pendant 6 à 7 minutes. 
Mélanger le tofu soyeux avec le miel. 
Une fois le temps d’infusion écoulé, filtrer la préparation du lait de soja, verser celui-ci sur le mélange tofu-miel et fouetter vivement. Ajouter la crème de soja lacto-fermentée et mélanger à nouveau afin d’obtenir une texture homogène.
Répartir la préparation dans des ramequins puis les placer au four. Baisser immédiatement la température à 110° et laisser cuire 1 heure. Placer les ramequins au frais avant de déguster. N.B. Comme je n’ai pas le thé conseillé, j’ai choisi Phœnix et j’ai remplacé lait et crème soja par de l’amande. 
La vue de la terrasse de la cuisine. 
Le charme vu d'en bas dans toute sa majesté.
La maison se remplit d’un parfum gourmand mais il fait si beau que je m’installe sur la terrasse où quand il fait beau nous prenons nos repas. En attendant que retentisse la minuterie, une lecture de saison et un verre de lait d’amandes. 
Tandis que le soleil réchauffe mon dos et ma nuque, je fais face au restaurant des oiseaux qui ne désemplit pas, spectacle reposant. La minuterie a retentit, si les ramequins n’étaient pas si chauds je me laisserais tenter tant l’odeur chatouille agréablement mes papilles. Je vais monter sur ma terrasse,
il est passé 15 heures et le thermomètre affiche encore 25°.
Temps de lecture et de contemplation de cette nature resplendissante aujourd’hui. Dans la tasse, un Pu Er shu dans lequel flottent des baies de Goji. Je continue la relecture des Aventures du Juge Ti à la recherche des différents thés qu’il ingurgite tout au long de ses enquêtes. Deux heures ont passé, le temps s’est rafraîchi, je descends à la cuisine pour mettre les raviers au frigo.
Retour dans mon cocon pour écouter Mahler tandis qu’infuse Phœnix.
Il accompagnera cette crème qui en contient.
Que dire ? Le goût est vraiment fabulous, du massepain qui se "boit", oui parce que la texture est trop liquide pour moi et je ne peux pas croire que ce soit le lait et la crème d’amandes qui en sont la cause même si effectivement, ils sont légèrement plus aqueux que le soja. Je me pose aussi des questions: pourquoi faire chauffer le four à 180° pour le diminuer à 110°? Pourquoi 1 heure de cuisson? C’est vrai qu’il est indiqué "version vegan, éventuellement à parfaire" . Par contre si la préparation a diminué de volume,  sur les bords, les ingrédients caramélisés sont vraiment délicieux. L’association avec le thé infusé est très équilibrée, dans la tasse ressortent plus le chocolat et le poivre rouge qui contrebalancent la saveur de la crème dont les notes prédominantes sont la vanille et les amandes, émotions gustatives intenses. MERCI ThéÔdor, j’attends les recettes suivantes…  Je pense que je le referai sous forme de flan en me servant d’agar-agar. Octobre se referme sur deux journées flamboyantes qui m’ont permis de retrouver l’énergie du printemps pour ne pas dire de l’été, le soleil et la lumière ont sur moi des effets très forts !

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