samedi 19 mars 2016

C'est le dernier jour de l'hiver, ENFIN

Aujourd’hui, c’est le dernier jour de l’hiver. 
Et le ciel lui fait honneur, le soleil se réserve pour plus tard, il fait gris et tristounet.
Pas comme hier où nous avons eu de la visite,
le réaménagement du restaurant plait à la sitelle qui ne s’était plus montrée depuis un certain temps. Après une matinée à faire du ménage et un début d’après-midi à préparer le pique-nique de demain, je remonte dans mon cocon. 
De ma cave à Pu Er, j’ai prélevé cette vieille galette achetée en 2008. Je n’y ai plus touché depuis un certain temps, c’est un Pu Er vert et je le trouvais trop agressif à l’époque. Comme le vendeur m’avait prévenu en me disant que s’il était trop amer, je pouvais le laisser continuer à mûrir, j’ai suivi son conseil. 
En prélevant quelques feuilles, j’ai trouvé la galette un peu sèche, assez craquante. 
Je lui choisis des ustensiles de choix et authentiques qui me rappellent de belles et déterminantes rencontres sur ma voie du thé : le bateau griffé  feu Zen Zoo Thesaurus et le beau sourire de Yu hsin, le petit plateau griffé Thés de Chine et celui qui m’a initiée aux Pu Er avec modestie et générosité, Vivien à qui je voue une admiration sans borne et enfin les ustensiles rachetés à ma chère Anne-Marie qui les avait ramenés de Chine. "Objets inanimés"… qui vont certainement réveiller l’âme du thé. Et toucher la mienne, comme chaque fois… 
Première infusion immédiate pour réveiller les belles endormies et préparer mon palais… 
Et pour faire participer mes 5 sens, cette superbe musique de là-bas. 
Si cette musique touche mon âme, le thé par contre… 
Je continue cependant à infuser ces feuilles, attendant je ne sais trop quoi...
la liqueur est prend une belle couleur mais la saveur reste trop amère, sans aucune nuance de goût. 
Un dernier essai, j’en suis au cinquième passage. J’espère qu’elles vont se révéler. 
Malheureusement aucune rondeur, je suis déçue.
Peut-être qu’elles réagiraient mieux dans une théière en terre... 
J’aurais peut-être dû suivre le conseil de cette surprenante étiquette… Mais ce soir, je n’ai pas envie de rire, je pense surtout que le vendeur qui a noté cela ne connait rien à son métier, c’est vrai que cette maison est surtout réputée pour ses thés basiques, il en faut pour tous les goûts évidemment mais il faudrait interdire d’appliquer ces critères à des thés qui bonifient en vieillissant… à condition qu’ils soient de qualité au départ. Ce soir, j’espérais apercevoir la lune mais le ciel est bien trop couvert, aucune étoile non plus. Retour dans mon cocon, j’ai besoin de me calmer après avoir entendu les infos… Et mon choix est vite fait, 
ce sera cette improbable tisane à l'artichaut dont j’ai déjà parlé ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2016/02/jadore-les-annees-bissextiles.html
Tandis qu’infusent ces petits "escargots", 
je commence à écouter ce Stabat Mater qui me bouleverse toujours autant.  
C’est dans cette tisanière si symbolique - encore un beau cadeau - que je transvase ce breuvage qui a sur moi un effet très calmant. 
Je n’ai pas encore essayé d’y ajouter quelques feuilles de thé vert comme cela se fait au Vietnam, cela ne saurait tarder.  Petit à petit, je parviens à retrouver cette sérénité qui m’avait quittée tantôt.
Les feuilles infusées dégagent bien un léger parfum d’artichaut, très prise par la musique, j’ai un moment oublié l’infusion, 
j’en extrais ces deux morceaux que, curieuse, je croque… il ne manque plus qu’un peu de vinaigrette.  Le dernier jour de l’hiver se termine en beauté, demain sera un autre jour, et je sais déjà qu’il sera très beau !

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