Aujourd'hui, les vacances sont terminées pour les écoliers

Premier jour du 9ème mois de l'année. Celui de l'automne. 

Le ciel en prend déjà les couleurs... Ce qui est immuable par contre, ce sont mes rituels : 

ma drogue : un Orange Valley griffé ThéÔdor acheté chez Cha-Hû-Thé à Louvain-la-Neuve, souvenir, souvenir... http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2016/06/solstice-dete.html. Il faudra qu'un jour, je les infuse comme l'a fait Timothée pour d'autres sensations gustatives, plus prononcées. 

Tandis qu'elles infusent dégageant déjà de doux parfums fleuris, la voix chaude de Greame Allwright pour faire vibrer mes souvenirs. Je pense à ma généreuse donatrice grâce à qui je peux l'écouter, ainsi que beaucoup d'autres que je n'ai qu'en disques vinyle. 

Tout en savourant ce "parfum qui se boit", j'écoute attentivement les paroles d'une chanson en particulier : "Qu'as-tu appris à l'école mon fils, à l'école aujourd'hui ?" Question à laquelle devront répondre tous les petits écoliers qui ont retrouvé ce matin le chemin de leur lieu de travail... Sauf que leurs réponses seront très différentes de celles de la chanson qui correspondent tout à fait à ce que j'ai connu du temps où la "pédagogie" consistait à apprendre aux enfants à devenir des béni-oui-oui, à se plier aveuglément à l'autorité avec comme "récompense" des bons points, des cartes d'honneur, des médailles et des livres pieux. Bref, la pédagogie de la carotte qui ne m'a jamais séduite, dont je me méfiais terriblement d'ailleurs et contre laquelle je me suis très vite révoltée, quelle insolence!... Je pense particulièrement à ces Instits et au rôle capital qu'ils ont envers les enfants, parce que, contrairement à mon époque, elles sont en concurrence avec tout ce qui semble plus attractif pour leurs élèves que les apprentissages... Leur ouvrir l'esprit, leur donner envie d'être acteurs et pas consommateurs, être des éveilleurs d'intelligence en faisant émerger en eux le désir d'apprendre. Et pour cela, non pas individualiser, le piège !, mais personnaliser qui demande un sens aigu de l'observation de chaque enfant. Je commençais mon cours de psychologie de l'enfant par cette phrase : "Si tu veux apprendre le latin à John, tu dois bien connaître le latin, mais plus important encore, tu dois bien connaître John". Je pourrai toujours pardonner une petite erreur de matière, il y a des livres pour corriger cela, mais JAMAIS une erreur de comportement avec un enfant qui pourrait l'empêcher de croire en lui et ses capacités. Lourde mais passionnante tâche ! Je pense en particulier à mes deux Twins préférés Emma et Axel. Quant à mon petit Dragon, cela fait 15 jours déjà qu'il a découvert sa nouvelle école, il aime beaucoup la classe d'anglais mais pas celle de français! Trop facile pour lui sans doute, peut-être s'y ennuie-t-il? Par le miracle de Skype, je lui parle très souvent, il est toujours aussi craquant! Et chaque année à cette époque-ci, j'ai envie de retourner former ces futurs instits. Ce lieu était à l'époque mon bureau... Ce qui me touche, c'est de revoir la plupart sur Face de Livre, qui retrouvent le chemin de l'école avec leurs enfants, et pas seulement ceux des autres ! Je leur souhaite autant de bonheur que celui que j'ai connu dans une autre vie, faire de sa passion son métier ! Fini de rêver, il est temps de revenir sur terre et d'aller faire les courses, eh oui. En rentrant ce midi, c'est le soleil qui m'accueille, 

je change donc mon programme, infuser ce thé à froid, Cette École de Shanghai griffée Georges Cannon qui me rappelle aussi de beaux souvenirs dont je parle entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/quel-beau-week-end-tout-en-contraste.html,

il me servira de thé de lecture. Un dîner vite expédié, mon mari a la bonne idée de manger dehors. 

Dehors, la température est estivale 

même si le ciel est très menaçant ! Où est donc passé le soleil ? 

en même temps, c'est bon pour ma main. 

Je vais découvrir le contenu de ce beau cadeau de mon généreux donateur, dont la lecture de la quatrième de couverture me promet un beau voyage dans le temps et dans l'espace... Et dès la première page, j'ai des frissons en lisant ces superbes citations, entre autres : "Han Yu naquit en l'an 768 (...) Un jour il déploya les cinq doigts de sa main. Il dit énigmatiquement qu'il avait encore entre chacun de ses doigts l'ombre de la première aube (...)" Pascal Quignard dans Les ombres errantes. Mais aussi  "Toute la vie nous est donnée avant que nous la vivions. Mais il faut toute une vie – il faut peut-être plus – pour devenir conscient de ce don (...) Oh ! S'éveiller chaque matin – et pourquoi pas chaque minute – et regarder le monde qui commence" Jacques Lusseyran in Le monde commence aujourd'hui. Et que dire du titre du premier chapitre : Comme au premier matin du monde extrait d'une citation de François Cheng, un de mes auteurs préférés : "Ivresse de renommer les choses comme au premier matin du monde". J'ai dévoré les 70 premières pages avec avidité fortement teintée d'une très profonde admiration comme si j'étais en manque. 

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, le soleil a refait son apparition, 

comme s'il voulait faire disparaître les gros nuages gris menaçants dans ce ciel que nos ancêtres très lointains admiraient déjà il y a plus de 800 mille ans... Après le souper, je continuerai cette lecture passionnante, c'est écrit dans un très beau style, c'est érudit mais très accessible. Moi qui ai toujours été fascinée par les Arts premiers, l'inventivité de nos très anciens, bien avant qu'ils ne découvrent le langage, les traces d'un passé a jamais révolu, je me régale. Merci cher Jean-Claude pour ce fabuleux cadeau qui laissera en moi des traces à jamais !